LA TRIBUNE LIBRE D'ASNIERES SUR SEINE

La liberté d'expression meurt si l'on ne s'en sert pas : rendons la parole aux Asniérois.


avril 2006

Sébastien Pietrasanta : le maire est trop préoccupé par ses coups médiatiques pour gérer correctement notre ville

Sébastien Pietrasanta
Dépôt d'une gerbe lors de la journée de Commémoration du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation, le 24 avril 2005.
Docteur en histoire, Sébastien Pietrasanta est né à Asnières il y a 28 ans. Il vit avec sa compagne depuis plus de 7 ans au coeur des quartiers nord d'Asnières.

Blog : sebpietrasanta.skyblog.com

La Tribune : Au conseil municipal d'Asnières, vous siégez au sein du groupe socialiste qui est le plus important de l'opposition, avec sept élus. Quelle est votre action, en tant qu'élu de la minorité, pour Asnières et ses habitants ?

Sébastien Pietrasanta : Etre dans l'opposition du maire me donne de nombreux devoirs et responsabilités.

La première : j'agis avant tout dans l'intérêt des Asniéroises et des Asniérois et de notre ville. Et j'agis au-delà des querelles politiciennes ou de personnes. Par exemple, je soutiens les projets que je juge bon pour notre ville. Ainsi, en conseil municipal, je vote avec les élus socialistes pour les constructions d'écoles, d'équipements publics, les subventions aux associations. Cela ennuie d'ailleurs le maire qui préfère nous accuser d'être des opposants systématiques !

Le deuxième devoir : être vigilants sur les projets et nous opposer aux actions dangereuses ou néfastes de la municipalité. Ainsi, je m'oppose fortement à la démolition de la barre des Gentianes dans les conditions émises par le maire. De même, le projet de construction du parking du centre ville, qui, lui aussi est dangereux : nous avons été les premiers à dénoncer ce projet et son coût.

Enfin le troisième devoir : être une force de propositions. Les élus socialistes ne font pas une seule intervention en conseil municipal sans délivrer des propositions nouvelles pour notre ville. Dans tous les domaines, nous avons des propositions fortes pour notre ville : emploi, éducation, jeunesse, enfance, sports, santé, environnement, voirie... Malheureusement, elles sont très rarement reprises par le maire...

Ainsi, nous sommes une opposition utile et efficace. Avec mes collègues socialistes, je suis en permanence sur le terrain à l'écoute des habitants.

La Tribune : comment se porte le PS à Asnières ?

Sébastien Pietrasanta : Le Parti Socialiste se porte de mieux en mieux ! Notre section, dirigée par Luc Bérard de Malavas, compte plus d'une centaine d'adhérents. Avec l'actualité nationale (notamment le CPE) et le grand nombre de déçus de la politique du maire, les adhésions affluent. C'est encourageant, car les nouveaux adhérents viennent de tous les horizons, de tous les quartiers. On compte également de plus en plus de femmes et de jeunes.

La Tribune : la démocratie de proximité est-elle en bonne santé ?

Sébastien Pietrasanta : Si vous parlez de la démocratie à Asnières, je parlerai plutôt de clientélisme et de communautarisme. Lorsqu'on ne réunit pas les conseils de quartier, lorsqu'on renvoie des personnalités du Conseil économique et social ou du Conseil des communautés parce qu'elles refusent de se soumettre à tous les diktats du maire, je n'appelle pas ça la démocratie.

Lorsqu'on refuse la parole à l'opposition, lorsqu'on censure ou interdit des tribunes dans les publications municipales, lorsqu'on fait du « moi je » systématique jusqu'à mettre son portrait dans les locaux de la Police municipale, lorsqu'on attaque régulièrement toute forme d'opposition devant la justice, lorsque le directeur de cabinet du maire utilise la vidéosurveillance pour espionner les militants socialistes, c'est la démocratie qui est bafouée.

A l'inverse, le terme démocratie de proximité s'applique pleinement au niveau régional. Au Conseil Régional, je siège dans la commission démocratie régionale : nous cherchons systématiquement à améliorer la concertation et la démocratie participative. Ainsi, nous avons mis en place des organismes de concertation : un Conseil Régional des Jeunes et un Conseil des Handicapés. Les membres sont tirés au sort par huissier après un appel à candidature auprès des Franciliens. Pas de clientélisme possible ! Nous avons même mis en place un Observatoire des Engagements. Là aussi, ce sont des personnes tirées au sort pour juger si la majorité régionale tient ses engagements. Il n'y a rien de plus transparent que de faire juger notre action par les Franciliens.

A la Région, au moins, la démocratie a du sens !

La Tribune : quel regard portez-vous sur le maire, sur la majorité municipale et sur le conseil municipal ?

Je suis très critique et très sévère. Je suis de gauche et pourtant lorsque le maire est arrivé, j'avais bon espoir que les choses s'améliorent face à l'immobilisme de l'équipe précédente. Malheureusement, il faut se rendre à l'évidence, sept ans plus tard, l'équipe municipale n'a rien fait à part de la communication. La situation se dégrade pour tous les Asniérois.

Paraître sympathique ne suffit pas pour gérer une ville ; il faut être efficace. Et ce n'est franchement pas le cas de cette majorité municipale.

Le maire est trop préoccupé par ses coups médiatiques pour gérer correctement notre ville. Le député s'occupe davantage de ses manoeuvres au sein de l'UMP que des Asniérois (et des Colombiens dont il est aussi le député).

La Tribune : quelle est votre action en tant que Conseiller Régional d'Ile-de-France ?

Sébastien Pietrasanta : Je suis le seul Conseiller Régional d'Ile-de-France, élu d'Asnières, à siéger dans la majorité régionale. L'épouse du maire est également conseillère régionale mais s'oppose à tout, lorsqu'elle n'est pas absente...

En tant que Conseiller Régional, j'ai pu débloquer de nombreux financements pour les équipements de notre ville. Ainsi, alors que la gauche asniéroise le réclame depuis plus de 20 ans : deux nouvelles stations de métro de la ligne 13 vont ouvrir en 2008 grâce à la Région Ile-de-France. Le Tramway arrivera en 2010...

De la même manière, j'ai débloqué une subvention de plus de 6 millions d'euros pour la rénovation du lycée Renoir.

La Région est également intervenue pour la rénovation du commissariat, la rénovation de la maison de retraite Aulagnier, la création de la médiathèque des quartiers Nord et prochainement la maison de l'enfance.

Nous aidons également de nombreuses associations sur la ville comme le Studio Théâtre ou la Maison des Loisirs et de la Culture... Enfin, nous agissons dans le domaine de l'emploi en finançant la Mission locale qui aide les jeunes à la recherche d'un emploi.

La Région, c'est du concret et c'est passionnant. Les citoyens connaissent peu en réalité l'action du Conseil Régional alors que nous agissons quotidiennement pour l'intérêt des Franciliens. Un seul exemple : les transports. Nous avons ainsi mis en place la Carte Imagine'R (tarifs réduits pour les lycéens et les étudiants), les Noctiliens (bus de nuit), de même que prolongé des lignes de métro. Demain, nous allons rénover le matériel roulant, étendre les horaires de nuit du métro le week-end jusqu'à 2H15 du matin et nous allons mettre en place une tarification plus sociale et plus juste.

La Tribune : comment expliquer le déficit vertigineux de la commune ? Quel est l'impact sur les habitants ?

Sébastien Pietrasanta : Le déficit de la ville est catastrophique. Nous avons dépassé les 150 millions d'euros de déficit, soit plus d'un milliard de Francs. Les Asniérois sont endettés pour plus de 30 ans ! C'est du jamais vu pour notre ville. Il n'y a pas d'équivalent pour une ville de notre taille. Du jour au lendemain, le Préfet peut décider de mettre notre ville sous tutelle...

Cette situation est due à une mauvaise gestion de la droite depuis des années, notamment par la multiplication des ZAC. Le maire a contribué à aggraver notre déficit en gaspillant notre argent (816 000 euros perdus pour le parking du centre ville par exemple)...

La dette de la ville équivaut à un endettement de 2000 euros par Asniérois. Cela empêche tout nouvel investissement alors qu'il y a un cruel manque d'écoles, d'équipements sportifs et culturels... La dette de la ville nous empêche donc de répondre aux besoins d'une population qui va prochainement atteindre le seuil des 90 000 habitants...

La Tribune : quels points positifs peut-on mettre à l'actif du maire et de son équipe ?

Sébastien Pietrasanta : Aïe ! C'est la question la plus difficile ! Très franchement, je n'aime pas la langue de bois. La situation de la ville est tellement catastrophique que la seule chose que je trouve réellement positive est l'organisation des fêtes de quartier notamment durant l'été. Je pense néanmoins que l'on pourrait faire beaucoup mieux en faisant appel aux talents des associations et des habitants.

La Tribune : quelles dérives vous semblent les plus dangereuses ?

Les dérives les plus dangereuses, je les ai déjà mentionnées : explosion de la dette, manque d'équipements publics, clientélisme, communautarisme, manque de démocratie et de concertation...

La Tribune : savez-vous que les jeunes s'ennuient à Asnières ?

Sébastien Pietrasanta : J'ai 28 ans et je comprends largement le désarroi des jeunes dans cette ville. J'ai fait toute ma scolarité au collège et au lycée Renoir et je sais qu'il n'existe aucun lieu pour que les jeunes se réunissent. Que peuvent-ils faire à Asnières, un samedi soir ? Rien ! La ville ne fait pas confiance aux jeunes. Et c'est dramatique. Une véritable politique de la jeunesse sera une priorité pour notre liste aux prochaines municipales.

La Tribune : quel message souhaitez-vous transmettre aux Asniérois ?

Sébastien Pietrasanta : Il faut garder espoir ! Autour de moi, il y a une équipe compétente et disponible pour gérer la ville demain. Pourquoi ne mettrais-je pas en place à Asnières ce que je réussis déjà à la région ? Nous allons élaborer, en concertation avec les Asniérois, un programme municipal qui soit une véritable alternative à la décadence de notre ville. Nous voulons faire d'Asnières une ville plus humaine et plus juste !

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Dernière mise à jour : 07-07-2006 - Site validé par le WDG